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La Nouvelle Atlantys
La Nouvelle Atlantys
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27 avril 2010

15.

lna231bis

 

Alors qu'elle s'époussetait pour enlever la neige qu'elle avait un peu partout, la sonnerie de son téléphone la fit arriver au pas de course dans le salon.

 

- « Allo ?

 

- « C'est encore moi, répondit Germain Vasseur. Je voulais juste savoir comment ça s'était passé.

 

- « Comme si vous ne saviez pas ! Le taquina-t-elle.

 

- « Oh, c'est juste pour avoir votre version des faits...

 

- « Qu'y a-t-il ? J'ai poussé pépé dans les orties ? Demanda-t-elle, toujours amusée.

 

- « On dirait bien, dit-il pensif. Mais impossible de savoir ce que vous lui avez dit. Il semblait dans tous ses états. Il m'a demandé ce que vous faisiez toujours ici. Et je me suis aperçu que je ne savais pas quoi répondre. »

 

Le ton du chef de la police était différent de d'habitude. Il semblait soucieux et cela interpella la jeune femme.


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-«  Ca ne va pas Germain ?

-« Si, si. Mais les gens commencent de plus en plus à poser des questions sur ce que vous faites. Ils ont l'impression que vous ne trouvez pas de réponse et que vous tapez au hasard en espérant avoir de la chance. »

Léonor leva les yeux au ciel : 

-« C'est tout l'inverse! Et à mon avis, c'est le fait que je ne laisse rien passer qui agace. »

Germain garda le silence avant d'ajouter d'un air las et dédaigneux  : 

-« Et que cherchez-vous à démontrer aujourd'hui? Que les analyses de sang sont falsifiées? Vous allez interroger les Normand? Vous allez faire déterrer le cadavre pour qu'on refasse les expertises? Vous allez les faire vous-même? »

Léonor ne le reconnaissait plus tant il était agressif dans ses propos. Il ne la taquinait plus, et ses attaques la blessèrent car elle l'appréciait plus qu'elle ne voulait le faire croire. Malgré cela, elle détestait qu'on la prenne de haut et lui répondit sur le même ton : 

-« Eh ben vous l'saurez quand vous serez prêt à l'entendre et en dehors des jupes de la rive droite. »

Sur ces mots, elle racccrocha.


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Il avait réussi à l'énerver, elle qui était de si bonne humeur ce jour là. Remontée, Léonor se précipita  sur son ordinateur pour consulter les données concernant Eric Ladopthé.

« « Lui, il ne sait pas encore ce que c'est de se faire chercher les poux... » »

Malheureusement, il n'y avait rien d'interessant. Il payait ses factures, son compte en banque était bien approvisionné, et les numéros composés à partir de son téléphone étaient tous identifiés comme appartenant à ses voisins de la rive droite ou à de la famille. Fani avait donc été quelque peu mauvaise langue en insinuant qu'il pourrait avoir des aventures extra-conjuguales. Cette dernière pensée lui rappela une phrase de Prys Plènozas : « Mon mari aime beaucoup trop les femmes, croyez-moi! ».

« « Bon, et lui alors... » »

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Le dossier Plènozas était autrement plus complet : beaucoup de numéros restaient inconnus, de grosses sommes d'argent se trouvaient dans la colonnne « débit » de ses relevés banquaires, mais ce qui attira le plus son attention, ce fut le dossier « propriétés ». En effet, Edouard Plènozas possédait un certain nombre de commerces, avec notamment le centre commercial, un club à SimCity, et tout récemment, le « Fever », nouvelle boite de nuit qui devait ouvrir ses portes le lendemain soir. Et en-dessous de ces noms, il y avait : 
Atlantyc Center : refusé
Atlantyc Fitness : refusé
Realityc Show : refusé
La liste contenait en tout 14 refus. Ainsi, il ne faisait pas tout ce qu'il voulait, et cela cetainement à cause du conseil d'Administration dont lui avait  parlé Eric Ladotphé quelques heures plus tôt. 
« « En voilà une bonne raison de vouloir être calife à la place du calife... » »
Mais par quel moyen ? Pouvait-il prétendre au trône par le biais de sa femme, malgré ce que tout le monde disait ? Ou allait-il se servir de Ladophté ? Mais était-ce vraiment possible ? En fait, la vraie question était : 
« « Qui va être nommé à la tête du Quartier une fois que tout sera rentré dans l'ordre ? » »
Elle entreprit alors d'agir avec méthode : elle attrapa le livre prêté par François Faivre, prit une feuille de papier, un crayon, et se mit à écrire des noms et à tracer des traits entre eux pour bien comprendre leurs liens. Cela lui prit toute l'après-midi, mais à 18h, elle avait un arbre généalogique, abrégé juste ce qu'il fallait pour qu'il soit comprehensible.

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(cliquez sur l'image)

Ainsi, la plus vieille parente connue originaire d'Atlantys était une certaine Eve, mariée à un Hugues. Ces deux là avaient eu 2 fils : Jorys et Elys. L'aîné a donc été nommé à la tête de la famille, comme tous les premiers nés suivant, et ce jusqu'à Nyls d'Atlantys. Le cadet quant à lui, a été marié à Léopoldine des Rivières et le premier fils de chaque génération nous amène à Alexy d'Atlantys.

« « OK... Donc techniquement, ce serait lui qui devrait être nommé. Mais selon Germain, c'est pas sûr qu'il accepte. Surtout que s'il passe sa vie à l'étranger... Donc les autres doivent calculer leur pourcentage de sang royal. Commençons par Germain, tiens... Descendant de Pryssilia d'Atlantys qui a été mariée à un certain Aurélien Vasseur. Ascendance assez ancienne, donc. La famille Atlantys-des Rivières donne ensuite deux autres héritiers potentiels, qui sont des cousins d'Alexy d'Atlantys : Jack Munrow et Philippe Auger. Leurs chances sont minces, mais quand même... Si on suit la descendance de Jorys, on voit que sa fille Bérénys a été mariée à un Martin des Plaines. Leur lignée amène à Damien des Plaines. Il n'y a ensuite que des enfants uniques, jusquà Morys d'Atlantys qui a d'abord une fille, Prys, puis un garçon, Antonys, aujourd'hui décédé. » »

Léonor se gratta la tête : 

« « Alors là... » »

En effet, si Alexy d'Atlantys refusait, ce serait un vrai casse-tête de trouver l'héritier légitime. « « Mais peut-on vraiment refuser ? Après tout, François Faivre l'a bien fait. Oui mais... » »

La jeune femme fut interrompue dans ses pensées par la sonnerie de son téléphone.


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« Angès.
« Bonsoir, c'est Prys d'Atla... Plènozas. J'aurai besoin de vous parler.
« Votre mari est au courant ?
« Il est absent et n'a  pas besoin de savoir ce que je fais quand il n'est pas là. Pouvez-vous passer dans la soirée ?
« J'arrive tout de suite, répondit la jeune femme qui était ravie de voir quelqu'un qui pourrait peut-être répondre à ses questions. »

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Prys accueillie Léonor du mieux qu'elle pu, mais la jeune femme vit tout de suite que son hôte était bouleversée. Elles se dirigèrent vers un petit salon tout de suite à droite de l'entrée et prenèrent place sur deux très beaux canapés.
-« Je suis navrée de vous avoir fait venir à une heure si tardive, mais... mais j'ai trouvé quelque chose. »
Elle se leva alors et prit une liasse de papier dans un tiroir avant de la tendre à Léonor. Il s'agissait d'un exemplaire de l'arbre généalogique de la famille de Prys.
-« Et qu'avez-vous découvert ?
-« Et bien ça ! Depuis notre dernière rencontre, je ne pouvais plus me résoudre à ignorer mes doutes. Je me suis donc mise à fouiller dans les affaires d'Edouard, pour voir si je trouvais quoi que ce soit qui l'accuse. Et j'ai trouvé cela dans un des tiroirs de son bureau. Comment a-t-il osé ! Finit-elle en haussant le ton.
-« Je ne comprends pas bien... Je croyais que tout le monde vérifiait ses ascendances... En quoi le fait de...
-« Tout le monde sauf moi ! Je me contrefiche bien de tout ce cirque ! Et Edouard le sait parfaitement. Il sait aussi que certains documents ne sont pas consultables par les étrangers.
-« Même marié à vous ?
-« Oui. Sur ce coup là, Damien a été négligent. Je suppose qu'Edouard les a demandé en mon nom, et que par correction, il n'a pas vérifié. »

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Léonor garda le silence un instant avant de dire : 
-« Mais ça prouve juste qu'il surfe sur la vague, pas qu'il est à l'origine de la disparition de votre neveu. »
L'expression de Prys changea du tout au tout : sa mimique sévère laissa place à une bouche tremblotante, ses paupières se plissèrent et elle renifla légèrement : 
-« Sauf que... Sauf que j'ai appelé Damien pour savoir quand il les avaitdemandé... Et... Et c'était un mois avant la mort de Nyls !! »
A ces mots, elle plongea la tête dans ses mains et pleura à chaudes larmes. Léonor, quant à elle, était stupéfaite. 
« « Mais alors... Ses chances seraient si bonnes que ça ? » »
Il fallait absolument s'en assurer. Parce-que s'il n'y avait aucun espoir pour qu'il prenne la tête du Quartier, le mobile disparaissait. Usant de toute la délicatesse dont elle était capable, Léonor sorti l'arbre généalogique simplifié qu'elle avait imprimé avant de partir et demanda :
-« Excusez-moi mais... »
Prys tenta de se reprendre et s'essuya le visage avant d'indiquer qu'elle était prête à l'écouter.
-« Pouvez-vous jeter un oeil à ceci ? Ce sont les informations que j'ai réussi à récolter. Selon moi, c'est Alexy d'Atlantys qui aura les faveurs du conseil d'administration. Mais des rumeurs prétendent qu'il n'acceptera pas. Que savez-vous la dessus ? »

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Son hôte pris connaissance du document et dit en hochant légèrement la tête : 
-« Je sais que s'il y a bien quelqu'un que je respecte pour son intégrité, c'est bien mon cousin. Je ne sais pas si vous insinuez qu'il aurait pu attenté à la vie de Nyls, mais je vous assure que ce n'est pas du tout dans sa nature. Concernant le fait qu'il puisse refuser, eh bien ce n'est pas impossible. Alexy a été berçé durant toute son enfance par les récits de son père, qui avant de prendre ses fonctions de général, voyageait énormément. Cependant, dès qu'il est arrivé à son poste, Charly a laissé tomber les excursions pour s'occuper de sa famille. Ce qui n'est pas le cas d'Alexy, qui dès qu'il y a une mission à l'étranger ou qu'il a des congés, prend son sac à dos et part pour plusieurs semaines. C'est quelqu'un qui n'est pas fait pour rester au même endroit toute sa vie. Il veut bouger, découvrir, vivre des aventures... Alors accepter d'être l'héritier d'Atlantys et mettre sa vie entre parenthèse pour s'occuper de celle des autres... Je ne suis pas sûre que ce soit dans ses cordes. »

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-« D'accord... Donc ni lui ni François Faivre ne sont interessés. Ensuite, j'ai l'impression que ça se joue entre Vous, Germain Vasseur et Damien des Plaines... D'après vous, qui a le plus de chance d'être nommé ?
-« Entre nous trois, je dirais Damien des Plaines.
-« Pourtant, si on regarde la généalogie,  Germain Vasseur a une ascendance plus ancienne. Tout comme Jack Munrow et Philippe Auger, d'ailleurs.
-« Peut-être, mais je pense que le conseil va faire le choix de la raison. Ce n'est un secret pour personne que Germain, aussi gentil soit-il, n'a pas la carrure pour une telle fonction. Quant à Jack et Philippe, Jack est dans la musique, donc autant dire qu'il est à des années lumières de la politique, et Philippe... Philippe est formé pour faire partie de l'état-major, sous le commandement de Charly, puis d'Alexy d'Atlantys. Je vois mal un sub-alterne donner des instructions à son supérieur ! C'est franchement inconcevable. Non vraiment, le seul qui ait toutes les qualités requises, comme la respectabilité, le niveau d'étude, la noblesse du sang, et la carrure d'un homme politique, c'est Damien des Plaines. Mais je doute que...
-« Sauf votre respect, Mme Plènozas, je ne peux me baser sur votre sympathie pour régler cette affaire, répondit la jeune femme chaleureusement. J'ai parfaitement compris où vous vouliez en venir, à savoir le fait que votre mari doive s'expliquer sur certaines choses. Mais très franchement, le fait que Damien des Plaines soit l'Héritier potentiel le met au même titre que les autres sur la liste noire. Et pour 2 raisons supplémentaires : la première, est qu'il a toujours eu accès à la généalogie du quartier, et la seconde, je trouve qu'il avait l'air plutot ravi de me dire au-revoir quand je l'ai vu. Honnêtement, vous êtes une des rares a vouloir connaître la vérité. Votre mari, bon, vous savez qu'il est louche, son petit copain Ladopthé est trop mielleux pour être honnête, Germain me pousse vers la sortie depuis que je suis arrivée, Karine d'Atlantys, n'en parlons pas... S'ils étaient tous comme vous, ...
-« S'ils étaient tous comme moi, Nyls serait encore vivant, termina Prys amèrement. »
Léonor poussa un soupir.
Puis, en regardant l'heure de la pendule qui tronait dans la pièce et se levant : 
-« Je vais devoir y aller, mais je vous tiens au courant. Si vous apprenez quelque chose d'autre...
-« Je vous le dis. Merci beaucoup. Merci de ne pas avoir abandonné alors que tout vous poussait à le faire.
-« Je vous en prie. Je ne fais que mon travail. »
La jeune femme n'avait pu s'empêcher de poser une main réconfortante sur le bras de Prys. Cette dernière lui adressa un sourire triste mais plein de reconnaissance.

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Il était près de 20h quand Léonor arriva devant chez elle. En passant, elle aperçu Anaïs qui sortait les poubelles lui faire signe. Elle gara alors sa voiture et se dirigea ensuite vers la maison voisine.

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-« Ca a pas l'air d'aller, remarqua Léonor une fois installée à coté de son amie.
-« Bof... Le boulot quoi... Véra est vraiment quelqu'un de gentil, mais c'est un vrai tyran par moments...
-« Véra comme Véra Harflaural ?
-« Oui pourquoi?
-« La même qui a beaucoup de succès avec les hommes ?
-« C'est joliment dit... Oui, c'est elle. 
-« Tu ne sais pas par hasard si elle fricoterait avec Edouard Plènozas ?
-« Non, je sais pas. Pourquoi?
-« Bof... Parce-que ça m'arrangerait.
-« Désolée de te décevoir, mais je ne pense pas. On m'a dit une fois qu'il avait des aventures, mais que ses maitresses se trouvaient à SimCity pour ne pas avoir de problèmes. »

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-« Ah oui?
-« C'est ce qu'on m'a raconté... Maintenant, ça reste des ragots.
-« Et avec Eric Ladopthé ?
-« Encore moins ! C'est le stéréotype du bon père de famille.
-« Ah... Et Damien des Plaines ? »
Anaïs se mit à rire : 
-« Mais que cherches-tu au juste ? Au lieu de tourner autour du pot.
-« Je ne peux pas trop t'en parler pour l'instant, répondit la jeune femme d'un air las. Il me faut des gens qui parlent, il me faut des preuves. Et j'ai rien... Que des soupçons... »
-« « Il faut que je me rapproche d'elle... Il faut que je sache ce qu'elle sait, qui elle voit, et... Et qui lui en veut. » »

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Redressant la tête, Léonor demanda : 
-« Elle est pas trop appréciée dans le coin non ?
-« Pas trop. Pourquoi ? »
Léonor se mit à sourire. Pas étonnant qu'elle en sache autant sur les gens ! Anaïs répondait quasiment à autant de questions qu'elle en posait.
-« Parce-que, pour des raisons que je ne te donnerais pas pour l'instant, ça peut-être interessant de savoir si quelqu'un lui en veut  personnellement.
-« Mais pourquoi ? Insista-t-elle en fronçant les sourcils
-« Mais parce-que quand on aime pas quelqu'un, on en fait une obsession. On écoute tout ce qui se dit à son sujet, en particulier le négatif, on l'observe davantage, et pour les moins équilibrés, on fait même des enquêtes sur lui, plus ou moins poussées, en fonction de la taille du porte-monnaie le plus souvent. Alors ?
-« Hum... Fit-elle en terminant de macher son biscuit, c'est vrai qu'elle n'est pas très populaire, surtout auprès des femmes. Tu sais pourquoi.
-« T'en connais une en particulier ?
-« Non... Il n'y a jamais eu d'exclandre. C'est plutot une espèce de méfiance de la part des femmes de la rive droite.
-« Mais d'où elle vient cette réputation ? Y'a forcément eu un événement déclencheur !
-« Ca remonte à son adolescence. Tu sais que les ados adorent défier l'autorité. Eh bien à l'époque, elle était LE jeu dangereux. Etant belle, pas farouche et avec une langue bien pendue, passe moi l'expression, elle a attiré quelques REDS dans ses filets.
-« Ah oui ? Tu as des noms ?
-« Euh... La plus part sont à Sim City. Ici, il n'en reste qu'un je crois. Je ne me souviens plus de son prénom. C'est un Auger. Mais c'était y'a longtemps. T'en veux ? Demanda-t-elle en tendant son paquet de gâteaux. »

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Après avoir pris les cookies, Léonor enchaina : 
-« C'est vrai que ça remonte à loin... Soit ils se voient toujours, soit ils ont vraiment la rancune tenace !
-« Je ne sais pas... Mais y'a un élément en plus... »
La bouche pleine, Léonor haussa les sourcils d'un air interrogateur ce qui poussa son amie à continuer : 
-« Je ne sais pas si tu sais, mais je ne suis pas la seule mère célibataire d'Atlantys. Véra a une fille dont personne ne connait le père. »
La jeune femme failli s'étouffer : 
-« Ah bon ?
-« Oui. Et je pense que toutes celles qui la regardent de travers redoutent le moment où elle va faire valoir les droits de sa fille sur une des fortunes. »

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Léonor prit ( délicatement ) un autre gateau, et se mit à réfléchir : 
« « Alors ça, c'est un fait nouveau. Même si ça m'étonnerait que cela ait un rapport avec Nyls d'Atlantys, y'a un certain nombre de femme qui doit s'être renseigné sur la gazelle. Exactement ce que je cherchais ! » »
Puis elle fronça les sourcils avec un air renfrogné : 
« « Sauf que dans ce cas précis, c'est surement pas dans leur intérêt de balancer... » »
Elle poussa alors un petit soupir las et s'avachit un peu sur le sofa. Elle entendit alors deux voix féminines qui venaient des chambres.
-« Alice est avec une copine ? s'enquit-elle.
-« Oui. Avec la petite Ladopthé. »
Léonor se redressa d'un coup : « « Hein? » »
Elle n'eut pas le temps de poser ses milles autres questions. Les voix au travers de la porte s'étaient intensifiées, jusqu'à ce qu'elle perçoive un : 
-« ANGELINA, TU ME LAISSES TRANQUILLE MAINTENANT !! »

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La seconde d'après, une jolie adolescente au teint mat et ressemblant trait pour trait à Eric Ladopthé sorti de la chambre l'air crispé. S'arrêtant à la hauteur d'Anaïs, elle dit : 
-« Il va vraiment falloir faire quelque chose ! C'est pas à 55 ans sans toutes ses dents qu'elle va pouvoir profiter de la vie ! Elle a 17 ans et vit comme une nonne ! Vous savez Anaïs que c'est à notre âge qu'on fait des bêtises, parce-que après, on va en prison. Vous le savez non ? »
En guise de réponse, Anaïs se mit à rire avec affection.
-« Mais tu sais bien qu'elle est comme ça ! Déjà que tu as du mal à la sortir de ses bouquins le week-end, alors un soir en semaine...
-« SURTOUT QU'IL Y EN A QUI DOIVENT TRAVAILLER POUR EVITER UN JOUR DE CREVER DE FAIM! »
Sur ces mots, la porte de sa chambre fut brutalement fermée.
La scène était sur-réaliste : elle se trouvait avec la fille d'un suspect potentiel qui dénotait en tout point avec le modèle paternel, notamment en parlant de dévergonder une première de classe qu'elle n'avait pas le « droit » de fréquenter.
Puis, comme si elle venait de s'apercevoir qu'il y avait un visage étranger dans la pièce, l'adolescente demanda : 
-« Ah, bonsoir. Vous êtes Léonor Angès non ?
-« Euh, c'est ça...
-« Enchantée ! Angélina Ladopthé, répondit-elle en tendant la main. »

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Léonor saisi la paume offerte en se levant. Anaïs se leva pour aller voir sa fille, si bien que la jeune femme se rassit à sa place quand la jeune « hooligan » vint s'assoir sur le canapé.
-« Alors ? Vous en êtes où ? Demanda l'adolescente sans plus de forme.
-« Beh, j'avance, répondit-elle quelque peu décontenancée.
-« Vous avez des suspects ? »
« « Oui, ton père... » »
-« Je suis sûre que mon père est sur la liste. »
Léonor n'en revenait pas. Elle avait dit ça d'un air complètement détaché. Mais qui était donc cette fille ?
-« Qu'est-ce-qui te faire dire ça ?
-« Bah c'est évident ! L'héritier est mort et c'est mon père qui gouverne Atlantys. C'était dans son intérêt qu'il disparaisse.
-« Mais... Tu te rends compte de ce que tu dis ?
-« Parfaitement. Mais c'est parce-que je sais qu'il y est pour rien... Enfin... Que c'est pas lui qui a commandité le meurtre. Si bien sur s'en est  un. Mais comme vous êtes toujours là...
-« Uuuuunnnnne petite minute jeune fille. Et pourquoi il ne l'aurait pas fait ? Le mobile y est ! Tenta-t-elle en jouant le jeu de sa téméraire interlocutrice.
-« Parce-que mon père est peut-être un con, mais c'est pas un meurtrier. »

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La jeune femme haussa de nouveau les sourcils.
Alors qu'elle allait posé une question, Alice fit son entrée dans la pièce et se mit à tisonner le feu en maugréant : 
-« Il fait un froid de canard dans cette maison. »
Elle retourna ensuite dans sa chambre en leur « demandant de faire moins de bruit parce-qu'elle était obligée de laisser la porte ouverte et qu'elle avait beaucoup de travail. »

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De nouveau seules, Léonor reprit : 
-« C'est un peu léger comme preuve...
-« Ah mais c'est pas une preuve, c'est un témoignage.
-« Ah... C'est gentil à toi. Et je peux te poser des questions où tu préfères commencer par les réponses ? Demanda-t-elle en un sourire amusé.
-« On va s'amuser un peu ! Vous me dites si je me trompe : vous ne savez pas ce qu'une fille comme moi peut bien faire ici à cette heure de la nuit, vous vous demandez comment une pomme peut-elle tomber si loin de l'arbre, et vous êtes à la recherche de faits d'ordre personnel pour faire chanter des gens afin qu'ils disent ce qu'ils savent sur la disparition de Nyls.
-« Je suis impressionnée ! Même s'il y a quelques petites nuances à apporter...
-« J'vous écoute.
-« Déjà, c'est vrai que d'après ce que l'on m'a dit, les REDS ne fréquentent pas les REGS. Alors je vais faire court : que fais-tu ici ?
-« Je ne suis pas originaire d'Atlantys, mais de SimCity. Là-bas, il y a des riches et des pauvres, comme partout, mais au moins y'a un minimum de fait pour ce qu'ils appellent la promotion sociale. Vous-même, vous n'appartenez à aucune élite, et pourtant vous êtes allée à l'université pour faire votre métier, non ?
-« Oui. C'est vrai que j'avais remarqué que les personnes de ce coté-ci étaient nettement moins aidées qu'ailleurs.
-« Et encore ! Heureusement que François Faivre est là ! Il est à l'origine de beaucoup de bonnes choses ici. A commencer par Alice !
-« C'est à dire ?
-« Beh elle a pas de père et sa mère n'avait rien quand elle est née. Je sais pas trop pourquoi, mais j'ai l'impression que les Faivre ont toujours été proches de la famille d'Alice. Antoine et Anaïs sont très proches, Sébastien et Alice sortent ensemble... Bref, leur amitié est très précieuse pour elles puisque sans eux, elles auraient dormi sous les ponts.
-« Je ne savais pas...
-« Et puis Sébastien met tous les moyens matériels à la disposition d'Alice, pour... Vous savez, dit-elle en baissant le ton, l'université.
-« Comment ça ?
-« A l'heure d'aujourd'hui, Alice peut pas y aller. Mais si le projet est mis en place, elle pourra être étudiante dès l'année prochaine ! Continua-t-elle, toujours sur le ton de la confidence. Et là-bas, y'a des bourses de mérite. C'est pour ça qu'elle travaille autant. Il faut qu'elle gagne sa place. Et franchement, elle va pas la voler. C'est pour ça que c'est mon amie. Parce-qu'elle a la gnack et qu'elle ne laissera personne la détourner de son objectif. 
-« D'accord... Et pour l'histoire de la pomme... ? »
Angélina émit un petit rire.
-« C'est la question que se pose mon père. Il se demande comment il a fait... Non, plutot ce qu'il a fait pour avoir une fille pareille... Vous pouvez pas savoir comme il peut m'énerver. Il joue au père modèle devant les gens, mais à la maison, on le voit jamais. Tout ce qu'on connait de lui, c'est sa morale et ses leçons. Alors soi-disant, on doit être polie et ne pas répondre quand on est bien élevée. Mais ne pas répondre chez lui c'est ne pas parler du tout quand on est une fille. Je trouve ça insupportable. Alors voilà pourquoi j'suis loin de l'arbre. Parce-qu'il ne me plait pas.
-« D'aaaaccccoooorrd... Eh bien ça a le mérite d'être clair... Alors, quant au chantage, eh bien je ne fais chanter personne...
-« Mais bien sur que si !
-« Mais non ! Mais...
-« Et pourquoi vous posez des questions à Anaïs en plein milieu de la nuit alors ? C'est bien pour des ragots ? Et c'est bien pour les utiliser ?
-« Mais... Euh... Beh... C'est plus subtil que ça...
-« Mouais... Enfin bon. J'ai tout juste non ? »
Léonor se mit à rire en guise  réponse.
« « Quelle fille épatante ! » »
Vu l'heure tardive, elle ne broncha pas quand l'adolescente prit congé pour rentrer chez elle. Comme une jeune fille de la rive droite, elle commanda un taxi qui la ramena au domaine familial.

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De son coté, Léonor était partie également, car il était quand même minuit passé. Evidemment, tout le monde était couché. En se préparant pour aller au lit, elle n'avait pas pu s'empêcher de sourire en repensant à l'énergumène qu'elle venait de rencontrer. Vu sa vivacité, elle devait en savoir beaucoup sur les habitants du coin et elle se promis de lui parler à nouveau. Alors qu'elle venait de mettre son portable en mode vibreur, l'écran de celui-ci s'alluma et deux numéros séparés par une flèche clignotèrent. Elle reconnu tout de suite le second et se precipita dans le couloir pour pouvoir écouter la conversation.

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Elle ne reconnu pas tout de suite la voix de la femme, mais l'homme à l'autre bout du fil lui était parfaitement familier : il s'agissait d'Edouard Plènozas. En effet, ayant mis le téléphone de ce-dernier en surveillance grâce au logiciel de Victorien Vasseur , elle avait déjà intercepté ses précédents appels, qui ne lui avaient rien apporté. 
' J'ai eu Eric... Il m'a posé de drôles de questions, dit la femme.
' J'ai entendu dire que la Angès était passée le voir. Elle commence à être pénible celle-là.
' Je sais bien. Et encore, tu verrais au domaine, son mari est le nouvel animal de compagnie de la vieille Kimy. Elle ne sort plus sans son roquet...'
« « Ca m'aurait étonné... Karine d'Atlantys » »
' Bon, et Eric, que t'a-t-il dit ?
' Il m'a demandé si Alexy allait bien refuser l'offre, et si je savais qui allait être nommé.
' Mais enfin ! On en a discuté 40 fois !
' Je sais... Mais c'est comme  si il avait des doutes...
' Des doutes sur...
' Eh bien sur ce qu'on lui a dit. En fait, vu la tournure de ses questions, je crois qu'il se demande si ce n'est pas toi, par Prys, qui va être nommé.
' Nan mais c'est pas vrai... Qu'est-ce-qu'elle lui a dit cette fouille-merde ? Tu vas pas me dire qu'on a réussi à se débarasser de Nyls pour que cette abrutie vienne tout saboter !'

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Léonor n'en croyait pas ses oreilles. Le mot était lâché. Elle savait. C'était le trio infernal qui avait frappé. Elle ouvrit la bouche comme pour crier mais en retint les sons. Elles fit des mouvements rapides avec son bras en mimant des « yes yes yes ! ». Elle tourna sur elle-même, fit des petits bons, se mordit la lèvre, mais toujours en faisant attention à ne pas faire de bruit. Elle savait. Enfin. Et alors qu'elle courait sur place, une voix la fit faire un bon, mais de deux mètres celui-ci : 
-« Mais qu'est-ce-que tu fais ? »

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Ryan se trouvait là, sur le pas de la porte de leur chambre, et il ne savait pas s'il fallait rire ou appeler des renforts.
Interdite, elle avait raccroché rapidement, mais le téléphone à la main, elle ne savait pas quoi dire. Elle était toute excitée, et à la fois mortifiée car elle ne pouvait décemment pas dire que ses soupçons à propos de Karine d'Atlantys, bru de Kimy Reynolds, étaient fondés. Parce-que ça reviendrait à dire qu'elle l'espionnait, et ça, il ne fallait pas que ça se sache. Elle était donc là, toute penaude, à chercher une excuse.
-« J'ai oublié d'éteindre l'ordinateur, dit-elle en se dirigeant vers la machine.
-« Et c'est pour ça que tu faisais des grands gestes, toute seule dans le noir ?
-« Ah mais ça c'est pour me fatiguer. J'arrive pas à dormir. »

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Il s'avança alors vers elle, un grand sourire aux lèvres, la  colla contre lui et lui sussura à l'oreille : 
-« Si c'est que ça... Je connais plein de moyens pour te fatiguer... »
Il l'embrassa alors dans le cou après lui en avoir oté les cheveux en une caresse, laissa glisser ses mains le long de sa nuque, de son dos, puis exerça une pression sur ses fesses pour coller son bas ventre au sien. 
Alors qu'elle se laissait aller sous les caresses de son mari, Léonor commença à se détendre et à répondre à ses avances. 
Il la pencha légèrement vers l'arrière pour l'embrasser, sur ses lèvres, son menton, son cou, entre les seins, puis il s'arrêta.
Avant qu'elle ne comprenne, il dit : 
-« Les bons gâteaux de Mamie Monique ? »

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Son sang ne fit qu'un tour. Elle se redressa brusquement et se jeta sur lui, redoublant d'ardeur coquine. Mais c'était peine perdue, car il ne pouvait s'empêcher de rigoler.
-« Oh mais ma chérie tu es trop mignone... Alors comme ça tu vas faire des gâteaux ?
-« Seulement si t'es sage. Allez viens me fatiguer.
-« Mais nan mais attends... Faut que je vois ça.... dit-il en se dégageant de son étreinte pour aller sur l'ordinateur. »
Elle tenta de le retenir, de l'empêcher de s'assoir, mais il était plus fort qu'elle. Il la tint en respect avec un bras tendu et en riant, pendant que le PC sortait de sa veille.
Prise de panique, elle retira prestament sa chemise de nuit et lui jeta sur la tête. Une fois qu'il l'eut enlevée, elle lui désigna son corps nu et lui dit : 
-« Tu vois ça ? Eh bien c'est maintenant. Dans 2 secondes j'ai pris mes basquettes pour faire un footing.
-« J'arrive. »
Il fit un bond vers elle, la souleva pour la porter et l'emmena dans la chambre.

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C'était moins une.
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